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Jeux paralympiques 2024 : le défi de la relève pour l’aviron français

« Bravo, notre futur se fera avec toi. » Dans la « zone mixte », où les athlètes viennent à la rencontre des médias après leurs épreuves, Nathalie Benoît serre Alexis Sanchez dans ses bras et le remercie longuement pour « cette fougue de la jeunesse qu’[elle n’a] plus ».
C’est pourtant bien la Marseillaise qui vient de réussir une fin de course renversante sur le plan d’eau de Vaires-sur-Marne (Seine-et-Marne), dimanche 1er septembre, conclue par une médaille de bronze en finale de skiff femmes (PR1) – sa troisième aux Jeux après celle d’argent à Londres en 2012 et celle de bonze à Tokyo en 2021 – alors que le Français de 26 ans ne se classe que cinquième de sa finale de skiff hommes (PR1).
A 44 ans, la passionnée de basket atteinte d’une sclérose en plaques, passée à l’aviron parce qu’elle cherchait « un sport où [elle ne passerait] pas de fauteuil en fauteuil, un sport d’extérieur, à la fois très physique et très technique », prévoit de mettre un terme à sa carrière internationale.
« L’aviron est un sport exigeant, enchaîner trois entraînements par jour, je ne pourrai plus », confie la professeure des écoles qui occupera, dans quelques jours, un poste de chargée de mission handicap pour Aix-Marseille Université, sans s’interdire de contribuer à un nouveau projet de l’équipe de France, dans lequel elle pourrait apporter son expérience.
« On a besoin de relève et il n’y en a pas beaucoup dans notre discipline, confirme Perle Bouge, l’autre Française rodée aux Paralympiques (quatre participations et deux médailles, argent à Londres et bronze à Rio en 2016), classée cinquième, dimanche, en couple mixte PR2 au côté de Benjamin Daviet. Ma philosophie d’athlète de haut niveau, c’est d’être capable de transmettre et d’accompagner la nouvelle génération. »
Cette expérience collective, « les petits conseils » distillés par Nathalie Benoît, qui a logé au village olympique dans le même appartement qu’Alexis Sanchez et trois autres rameurs tricolores, sont précieux pour le finaliste du skiff, qui a découvert l’aviron en 2020 et ne compte qu’une année en équipe de France : « Je fais une finale A cette fois, mais mon projet, c’est une médaille à Los Angeles. Avec quatre années supplémentaires, en m’entraînant plus dur encore, je vais tout faire pour. »
Le licencié de l’AS L’Avi sourire, à Marseille, visionnera sa course, à froid, pour en extraire quelques enseignements. Peut-être analysera-t-il aussi celle, tout en maîtrise, de Nathalie Benoît. L’athlète, qui avoue gamberger et somatiser dès qu’il est question d’épreuve chronométrée et teste toutes les techniques possibles pour lutter contre les insomnies qui polluent ses nuits de compétitions, offre au contraire un visage très serein sur l’eau.
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